Suivi du franchissement par les poissons de la passe du Val Notre-Dame à Moha.
Action hors programme réalisée par l'Université de Liège et la société Profish Technology au printemps 2016
En mai 2016, l’Université de Liège, avec l’aide de quelques pêcheurs, réalisait une pêche électrique sur la Mehaigne à Moha. Les 50 poissons prélevés, appartenant à 12 espèces, ont été équipés d’un transpondeur. Objectif ? La Direction des Cours d’Eau Non Navigables du Service Public de Wallonie a chargé la société Profish Technology d’évaluer le fonctionnement de la passe à poissons située au Val de Notre-Dame. Celle-ci doit permettre aux poissons de la Mehaigne de contourner la centrale hydroélectrique mise en service en juin 2012 à cet endroit fournissant une bonne partie des besoins en électricité de l’internat du même nom.
Pour ce faire, 4 antennes ont été installées sur le fond de la rivière : à l’aval de la centrale, dans le bras de rivière contourné, à la sortie et à l’entrée de la passe à poissons. Les transpondeurs dont ont été équipés les poissons sont des micro-puces capables de renvoyer le signal unique émis sous forme d’ondes magnétiques par les antennes. Ces dernières sont reliées à un ordinateur qui détecte et enregistre le passage des poissons marqués à proximité de celles-ci.
En plus de ce dispositif, un détecteur muni d’une caméra a été installé au niveau de l’antenne située à l’aval afin de compléter les informations recueillies.
Sur les 50 poissons marqués, 33 ont été détectés au cours de la période d’étude qui s’est terminée le 28 juin 2016. Les deux tiers de ces individus l’ont été dans le bras de rivière contourné et sont pour la plupart, Barbeau et Chevaine mis à part, des espèces caractéristiques des zones calmes de nos cours d’eau.
Ce pourrait être dû à une faible attractivité pour les poissons du bief de la centrale hydroélectrique voire de l’entrée de la passe à poissons, ou au contraire à une forte attractivité du bras de rivière contourné.
5 poissons marqués appartenant à 3 espèces aux capacités de nage assez différentes (3 Barbeaux, 1 Carpe et 1 Gardon) ont franchi la passe au cours de la période de fonctionnement du dispositif de suivi et au moins 2 (1 Carpe et 1 Chevaine) l’ont tenté sans y parvenir.
Ces résultats doivent être nuancés car le nombre de poissons concernés par ce suivi est faible. La période d’étude assez tardive a pu se traduire chez les poissons marqués par une faible impulsion migratoire. De plus, elle a été marquée par une crue qui a temporairement perturbé les mesures.
Le compteur équipé d’une caméra a quant à lui permis de recenser 131 poissons de plus de 10cm (le dispositif ne permettant pas de détecter les individus plus petits) appartenant à 9 espèces, le Chevaine, la Brème et le Gardon, comptant pour près de la moitié d’entre eux. Des Brochets et des Carpes de belle taille ont été observés, de même qu’un Sandre. 16 poissons marqués ont également transité par le compteur.