Contrat de Rivière Meuse Aval & affluents
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Le curage des cours d'eau Action réalisée par la CRMA.

Avec le retour de précipitations plus abondantes et la hausse du niveau des cours d’eau qui en résulte, la fin de l’année réveille souvent les inquiétudes des riverains quant à l’entretien de ces derniers. Entretien que bon nombre de personnes associent avec le curage. Ce mode de gestion des cours d’eau est aujourd’hui remis en question. Tâchons d’y voir plus clair. Le curage est l’enlèvement mécanique, depuis la berge, des sédiments accumulés dans le lit d’un cours d’eau. Le dragage consiste à faire de même au départ d’une embarcation et concerne plus généralement les cours d’eau navigables, afin qu’ils le restent.

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Photo 1 - Exemple de curage excessif

Avant fin 2018, la gestion des cours d’eau non navigables était encadrée par une loi datant de 1967. L’objectif était de favoriser l’écoulement de l’eau et de garantir son évacuation le plus rapidement possible dans le but de lutter contre les inondations. Dans ce contexte, le curage des cours d’eau était une pratique courante. Aujourd’hui, cette gestion intègre l’enjeu de lutte contre les inondations, mais également les enjeux de protection de la biodiversité, socio-économique et culturel. Le curage, en éliminant la végétation et la faune se développant dans le lit du cours d’eau, a des conséquences très négatives sur les écosystèmes aquatiques. Il Focus 13 impacte également le fonctionnement du cours d’eau en modifiant l’alternance des méandres, la texture et les variations de profondeur et d’inclinaison des berges et du lit. Ces modifications peuvent aggraver les phénomènes de crues, provoquer des érosions et remettre en suspension des sédiments qui peuvent colmater l’habitat des espèces vivant sur le fond, voire causer des pollutions.

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Photo 2 - La Mulette épaisse

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Photo 3 - Curage à vif et étalement en zone inondable

Lorsque le curage est réalisé de telle manière qu’il ne respecte pas la section naturelle du cours d’eau, en enlevant trop de matière, il provoque une réduction du débit favorable à l’envasement. Ce qui impose de curer à nouveau.

C’est en outre une pratique coûteuse, en particulier lorsque les vases doivent être dépolluées et ne peuvent être étalées sur une bande de 6 mètres au-delà des berges, comme y sont autorisés les gestionnaires.

Toutes ces raisons ont amené les gestionnaires de cours d’eau non navigables à reconsidérer la pratique du curage.

Dans les zones urbanisées où les cours d’eau ont été artificialisés (berges et lit bétonnés) et où l’enjeu de lutte contre les inondations prime, le curage reste une option. Dans les zones naturelles (agricoles, forestières) à faible enjeu « inondation » mais à fort enjeu « biodiversité », la gestion est moins intensive et orientée vers la restauration des écosystèmes aquatiques. Ces derniers jouent par ailleurs un rôle dans la lutte contre les inondations, en ralentissant l’écoulement et en favorisant l’infiltration de l’eau et la recharge des nappes phréatiques.

Dans les rivières où aboutissent encore des eaux usées, la végétation aquatique participe également à l’autoépuration et à l’atténuation des nuisances olfactives.

Végétation rivulaire

Photo 4 - Végétation rivulaire